J’ai découvert, il y a quelques années, le domaine Mayard, au détour d’un stand, au Printemps des jeunes vignerons de Châteauneuf-du-Pape. Un événement incontournable pour moi. 80 vignerons et des stands de restauration. L’endroit parfait pour passer un excellent moment… Avec modération bien sûr !
Je connaissais ce domaine de nom, mais pas ses vins… C’est là que j’ai découvert une de leurs cuvées qui restera longtemps un de mes Châteauneuf préféré.
C’est donc, l’occasion pour moi de vous faire découvrir les Vignobles Mayard.
Step by Cep
L’histoire familiale commence en 1845 avec Gratien Mayard.
C’est l’époque du fameux mais néanmoins dévastateur, Phylloxera. Ce puceron qui se plante dans les racines de la vigne et qui la tue dans les 3 ans. La majorité du vignoble français fut décimée.
À ce moment là, Gratien Mayard avait deux solutions : partir ou recommencer…
Il décida d'être téméraire et de replanter son vignoble, cep par cep.
Hommage
On peut aujourd’hui saluer cette prise de courage et la famille Mayard a dû mesurer au fil du temps l’importance de cette décision.
Les générations suivantes ont fait honneur à leur ancêtre en fondant deux domaines : Le Clos du Calvaire (1923) et le Domaine du Père Pape (1976) qui tire son nom du surnom de Gratien.
Hommage rendu.
Ici... C’est aujourd’hui la 5e génération qui est à la tête des Vignobles, avec Didier et Béatrice Mayard et Françoise Roumieux (née Mayard).
Frère et sœurs (et enfants) œuvrent aujourd’hui à préserver leurs 43 hectares répartis sur plus d’une trentaine de parcelles.
Cela passe par une agriculture durable respectant l'environnement. C’est leur philosophie.
Bien que le millésime 2020 sera sous le signe du bio, ils n’ont pas attendu cela pour pratiquer des méthodes traditionnelles et écologiques.
Absence de produits chimiques, pratiques biodynamiques et enherbement naturel afin de protéger les sols.
De la culture à la mise en bouteilles, tout est pensé pour prolonger cet héritage.
... et maintenant.
Et cet héritage, la famille Mayard le remettra certainement dans les mains de Nicolas Roumieux (fils de Françoise) et de son cousin Arthur Mayard.
Bien qu’il ne se soit pas senti influencé directement par sa mère, pour un jour reprendre le flambeau, c’est en mettant la main à la pâte, que Nicolas se passionne petit à petit pour son domaine. Il a également pris conscience très tôt de « la chance de vivre à Châteauneuf-du-Pape » et de voir ce que l’univers du vin peut susciter dans le regard des gens.
Pour avoir eu le plaisir de faire la visite des Vignobles avec lui, j’ai pu mesurer la passion et l’humilité qu’il porte avec lui.
Autant dire, les ingrédients indispensables pour continuer de porter les Vignobles Mayard sur la route des vins d’excellences… Et à seulement 24 ans, ça promet !
Les vins
Sur les 43 hectares de vignes, seulement 3 sont en Côtes du Rhône.
Pour les Chateauneuf, tous le sols de l’appellation sont représentés. Les fameux galets roulés mais aussi les sols sableux qui apportent de la fraicheur aux vins.
Ayant eu la chance d’avoir fait une dégustation complète des vins du domaine, je ne pourrais que vous inviter à tous les découvrir…
Chaque cuvée à sa complexité, son intensité et sa finesse.
Certain demande encore du temps pour être véritablement apprécié, comme « La Crau de ma Mère - 2017 »(Rouge), complexe et racé mais à la fois très frais et ciselé. Assurément un grand vin. (46 euros)
Sa petite soeur en blanc m’a ravi. Faites avec les plus vieilles vignes du domaine, cet assemblage de grenache blanc, de roussanne, de clairette et de bourboulenc, porte sur des notes de miel, de fruits exotiques et d’agrumes. Le nez est charmeur et la matière est soyeuse (34 euros).
J’ai, également, beaucoup aimé la cuvée « Confidence 2017 » en Côtes-du-Rhone.
Un vin sur la fraicheur et le fruit mais avec des notes de thym, de réglisse. Gourmand et élégant (15 euros).
Leur Site : Ici
Clos du Calvaire - Châteauneuf-du-Pape - 2016
Mais mon coup de coeur, restera "Le Clos du Calvaire".
La note suivante est plus le partage d’un souvenir, d’une nostalgie, car le 2016 n’est plus disponible… Succès oblige !
Ce vin est un assemblage de Grenache, Syrah et Cinsault.
Avec intensité, Le nez présente rapidement toute sa complexité.
Des senteurs de cerise et de cassis mûrs portées pas des notes de cacao, d'épices, de réglisse avec quelques touches mentholés.
En bouche, son amplitude se démarque.
La matière est dense, lisse avec des tanins enveloppant mais fins.
En plus de d'intensifier l'aromatique (aussi intense que pour le nez), la fraicheur maintien cette rondeur. Le temps est suspendu...
C'est genéreux, gracieux et même gourmand.
Toujours sur le fruit, la finale persiste sur la fraicheur.
Un vin plein et enivrant que l'on peut accompagner avec un petit canard aux cèpes et là, le temps s'arrête !
Prix : 28 euros
Rassurez-vous, vous pouvez vous rabattre sur le 2018, qui demandera peut-être un peu plus de temps pour s'épanouir (Effet millésime) mais qui promettra de belles soirées...
Si vous avez aimé cet article, il y a un petit coeur en bas à droite 😉
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