L’Histoire de France est riche et complexe, et le vin fait partie intégrante de cette histoire. La vigne a façonné des terroirs et le visage de nos villages, jusqu’à leur conférer une forte identité culturelle.
J'ai décidé de me pencher sur des petits villages dont l'histoire du vin est indissociable de leur culture.
Après Châteauneuf-de-Gadagne voici Laudun.
Laudum
Laudun se trouve dans le département du Gard, côté rive droite du Rhône.
Non loin d’Orange (rive gauche), ce village part des bords du Rhône (L’Ardoise) et grimpe jusque sur les hauteurs du plateau de Lacau, ce qui offre une magnifique vue sur les alentours, et même sur le Mont-Ventoux.
Mais Laudun, c’est aussi une multitude de Patrimoine.
Que ce soit son église Gothique, Notre-dame-La-Neuve (XIVe siècle ), le Château de Bord, en passant par l’Aqueduc de Balouvière, (une copie en miniature du pont du Gard), l’histoire et ses influences sont nombreuses.
Mais le plus ancien est le fameux Camp César (plateau de Lacau). L’histoire de Laudun commence après l’abandon de cet oppidum par les Romains, autour du Ve siècle. Les premiers vestiges sont encore présents aujourd’hui. Mais l’histoire du vin, c’est bien avec les Romains qu’elle commence. Des fouilles ont permis de retrouver des amphores, ornées de raisins.
Laudun et ses alentours étaient déjà une terre propice à la vigne. Cela continu au Moyen-Age, grâce aux puissants Seigneurs de Laudun dont une grande partie de leur richesse était issue de cette culture...
Olivier de Serres aime ça...
Olivier de Serres est considéré comme le père de l’agronomie française.
Dans son manuel « Théâtre d'Agriculture et mesnage des champs » (1599), il consacre un gros chapitre à la culture de la vigne et à la fabrication du vin. C’est lui qui est à l’origine de pratiques qui perdurent encore aujourd’hui, comme le tri de la vendange, la vinification par cépage et par parcelle, et il préconisera même de séparer la grappe des raisins. Cela n’a l’air de rien aujourd’hui, mais à l’époque, c’était déjà une révolution.
Et bien ce monsieur, dans cet ouvrage, au chapitre des Vins Blancs, parle des « excellents vins blancs d’Orléans, de Coucy et de Laudun ».
Autant vous dire, que d’être plébiscité par l’homme qui avait les bonnes grâces d’Henri IV, ne pouvait pas être une meilleure promotion pour les vins de Laudun.
Pourquoi les vins blancs ?
Faisons une petite pause, afin de comprendre pourquoi, jusqu’à aujourd’hui, Laudun a la réputation de produire des grands vins blancs.
C’est en partie grâce à son terroir et à la composition de ses sols. Une grande partie est composée de sols sableux, ce qui confère une certaine légèreté, de la fraîcheur et de l’élégance.
Ajoutez à cela une grande présence calcaire favorisant, également, la fraîcheur, mais donne, aussi, souplesse et longueur aux vins.
Par endroits, on retrouve également des terrasses caillouteuses, issues du Rhône, qui offrent aux vins un grand potentiel de garde.
Combinez tout cela, et vous comprenez pourquoi le terroir de Laudun a été si renommé. Dans une région chaude comme la nôtre, les endroits où l’on peut produire des vins blancs frais, élégants avec une belle longueur, ne passent pas inaperçus…
Fin de la pause.
Que Justice soit faite
Avant que l’INAO soit fondé, le seul moyen de faire reconnaître une appellation était l’action en justice. Elle, seule, pouvait délimiter une aire de production et ainsi, permettre aux Vignerons de cette zone, de pouvoir écrire le nom de leur village sur les étiquettes.
Le premier a faire cela, était bien entendu, le Baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié, vigneron à Châteauneuf-du-Pape. En 1933, il obtint un jugement qui définit et délimite l'appellation Châteauneuf-du-Pape, et en 1936, celle des Côtes-du-Rhône.
Celui qui fonda, l’INAO, encouragea les autres communes à faire de même.
Ce que n’a pas manqué de faire un de ses futurs bras droits, Joseph Pélaqiué, alors à la tête des vignerons de Laudun et un des artisans de la reconnaissance de l’AOC Côtes-du-Rhône.
Et c’est en 1947, devant le tribunal d’Uzès, que Laudun eut sa délimitation. Sa production s’étendrait sur trois communes : St-Victor La Coste, Tresque et Laudun.
Étape indispensable pour pouvoir prétendre à devenir une AOC…
Signera, signera pas…
Car c’était la suite logique.
C’est en 1953, que le dossier pour une reconnaissance en cru, fût déposé devant l’INAO. Laudun allait pouvoir rejoindre Châteauneuf-du-Pape, Cornas, Tavel et d’autres.
Il ne manquait plus que la signature du Baron Leroy…
Mais voilà…
Le jugement de 1947 n’était pas passé inaperçu pour les autres communes et notamment Gigondas et Cairanne.
Si Laudun accédait dans la foulée au Graal suprême qu’était l’AOC, une multitude de communes allaient s’engouffrer dans la brèche.
Comme il est raconté dans un document d’archive du Syndicat des Côtes-du-Rhône « Aux origines des Côtes-du-Rhône » : « … La perspective de consécrations multiples et rapides, risquait de vider l’AOC régional (Ndlr : les Côtes-du-Rhône) d’une partie importante de sa substance, tandis que les nouveaux promus seraient arrivés sur un nouveau marché, sans référence commerciale reconnue, et auraient longtemps traîné les pattes, sans grand succès financier. Il fut donc implicitement décidé d’avancer par pallier successif… »
Chacun interprétera cela à sa manière, toujours est-il que le Baron ne signera pas… et Laudun devra attendre pour passer en cru...
Lot de consolation tout de même, la mention «Côtes-du-Rhône Laudun» fut autorisée pour être remplacée, dix ans plus tard par «Côtes-du-Rhône-Villages Laudun ».
La troisième, c’est la bonne
Dans les années 80, les vignerons de Laudun tentent à nouveau leur chance et re déposent un dossier auprès de l’INAO.
Là encore, cela est refusé.
Époque différente, raison différente. Pour avoir une reconnaissance en AOC, un grand nombre de critères entre en jeu…
Il faut une unité humaine, géologique, mais aussi une tradition, un savoir-faire et une histoire viticole.
Pour cela pas de problème pour Laudun.
Mais c’est aussi une question de rendement et d’homogénéité dans l’identité des vins.
Et à cette époque, la demande en vin de table et en vins bon marché, était énorme. La logique de rendement était présente...
Qui l’eut crû ?
Les vignerons devaient alors revoir leur copie. C’est ce qu’ils ont fait !
Et ce, notamment sous l’impulsion de leur président, Luc Pélaquié. Arrivé dans les années 2000, il fédère et emmène avec patience, les vignerons, vers la qualité, en vue de l’obtention du futur cru.
En 2013, une nouvelle demande sera faite et en 2017, l’INAO juge légitime cette demande de reconnaissance en cru et nomme une commission d’enquête pour étudier le dossier.
Quel symbole, pour Luc Pélaquié, de pouvoir mener à bien l’œuvre de son grand-père, 70 ans après la première reconnaissance de Laudun…
Les vins de Laudun
Laudun devrait certainement être « cru », pour le millésime 2022.
Un événement pour ce village de 6 292 habitants et aussi pour les communes de Tresques et de St-Victor La Coste qui produisent du Laudun sur environ 580 hectares.
Mais en attendant 2021, le « Côtes-du-Rhône-Villages Laudun » est produit en rouge et en blanc.
Pour les blancs, la Clairette et le Grenache blanc doivent composer majoritairement les vins et peuvent être complétés avec la Roussanne et le Viognier.
Pour les rouges : Grenache et Syrah principalement. Un apport de Mourvèdre, de Carignan et de Cinsault est autorisé.
À mon humble avis
Je dois le dire, j’ai découvert en grande partie, les vins de Laudun, dans la réalisation de cet article.
Lors de mes dégustations, j’ai pu effectivement, apprécier le niveau général des vins blancs.
Il y a une véritable identité commune, avec cette matière bien enrobée et soyeuse. Un Laudun blanc, c’est un équilibre précis entre fraîcheur et rondeur. C’est à la fois élégant et très expressif.
Pour les rouges, on retrouvera un style aromatique, sur les fruits rouges et noirs, très concentré et expressif.
Au niveau de la structure, il y a plus de diversité. Un Laudun rouge est moins repérable que les blancs, mais affiche une fraîcheur et une puissance certaine.
Il y a les vins... Il y a aussi le terroir, les paysages de cette appellation. Saisissez l’occasion de vous y rendre, de vous y perdre… Comme tous les lieux chargés d’Histoire, ils vibrent différemment et après en avoir fait le tour (si cela est possible), on a bien envie de pousser la porte d’un domaine et de se laisser tenter…
Ma sélection
Un grand merci à tous les vignerons qui vont suivre, pour leur accueil, et d’avoir accepté de me recevoir.
Merci à Caroline Lefievre du Syndicat des Vignerons de Laudun, pour la visite du terroir et de m’avoir organisé une dégustation à l’aveugle…(et oui, 90 vignerons, je ne pouvais pas tous les mettre dans cet article)
Ce qui m’a permis de vous sélectionner de jolis vins.
Luc Pélaquié - Domaine Pélaquié. - Saint Victor Lacoste
Luc Pélaquié est le petit fils de Joseph Pélaquié. C’est à la mort de « Grand-Père », en 1976, que Luc et son frère Emmanuel, reprirent le domaine du jour au lendemain… Malgré un petit temps d’adaptation, ils n’ont pas lésiné sur les efforts… Il a fallu, investir, renouveler et construire un domaine qui vend, à ce jour, dans le monde entier et dont les vins sont régulièrement salués par les critiques.
Fruit d’un long travail de patience et de passion.
Cette passion, on peut la ressentir chez Luc. Elle se tient dans son regard et s’anime à l’évocation de son métier, dans cette recherche de l’harmonie… pour lui chaque cuvée doit être unique mais l’élaboration d’une seule ne doit pas nuire à la qualité des autres.
Son obsession de la maturité des raisins, aussi… clef de voute pour obtenir des tanins souples, car Monsieur Pélaquié, abhorre les tanins durs.
Et puis, il y a le Mourvèdre, ce cépage, qui, à son évocation, sonne comme une histoire d’amour…
C’est une sacré rencontre à faire, Luc Pélaquié… ce mélange d’exigence, de précision qui se mêlent à une force tranquille…
Tout cette expérience, il la transmet aujourd’hui à ses deux fils, Raphaël et Frédéric.
Dernière chose, si vous le rencontrez, ne lui demandez pas quel plat peut accompagner ses vins, car il se juge, très mauvais conseillé en accord mets et vins… car pour lui, un vin doit se suffire à lui même… la meilleur manière de faire pour sublimer un plat…
Côtes du Rhône Villages Laudun - 2018 - Blanc
Le domaine Pélaquié s’étend sur 100 hectares, sur les appellations Côtes du Rhône, Côtes du Rhône Villages Laudun, Lirac et Tavel.
Il produit environ 450 000 Bouteilles par an, dont 160 000 pour les Laudun.
Cette cuvée est un assemblage de Bourboulenc, de Clairette, de Grenache blanc, de Roussanne et de Viognier,
Vous aimerez : Ses arômes d’orange, d’abricot, de citron et sa minéralité. En bouche le vin est vif mais avec une rondeur délicate. Cette délicatesse qui se poursuit jusqu’en finale.
Prix : 9 euros
Gilles Leclerc - Domaine Carmélisa - St-Victor La Coste
Gilles Leclerc est un défenseur professionnel… Celui de la nature contre qui il considère ne pas devoir tacler, mais accompagner.
Il vit au milieu des vignes et ça lui va bien.
Ce petit-fils de fermiers et fils de viticulteurs, est un homme tranquille et accueillant, qui vinifie son raisin à la cave coopérative de Gaujac. Dans sa maison, il y a une petite pièce, où il vend son vin et partage ses souvenirs…
Car Gilles était un défenseur professionnel… de foot.
Encouragé par ses parents, il entame une carrière professionnel de Footballeur à travers des clubs comme Nîmes, Strasbourg, Bastia, Valence et St-Etienne. Il voit du pays et, par la même occasion, du vignoble… À 22 ans, quand ses coéquipiers achetaient des appartement, lui, achetait des vignes, autour de chez lui. Il sut, donc, très tôt qu’à la fin de sa carrière, il passerait de la défense centrale à la défense de la nature…
C’est en 2003, qu’il se met au vert, une dernière fois, en rachetant la propriété familiale pour y devenir Vigneron… Mais il commence à produire en pleine crise viticole !
Par forcément le moment idéal pour commencer, et bien que la pression qu’il endura, était bien supérieure à un match de foot, Gilles puisa dans sa force de caractère, pour résister aux assauts de cette crise.
Aujourd’hui, celui qui aspire au calme, se fond parfaitement dans son terroir et se réjouit à l’idée de voir un tas d’insectes se balader dans ses vignes… il se dit que sa façon de les bichonner n’est pas trop mal… Il a raison.
Mais si vous lui rendiez visite, vous pourriez déguster 2 cuvées, en hommage à ses deux clubs de cœur : La cuvée verte et la cuvée rouge. Je vous laisse trouver les clubs ;)
Côtes-du-Rhône-Villages Laudun
Sur ses 33 hectares, le Domaine Carmélisa produit environ 15 000 bouteilles. .
Le Blanc - 2019 : C’est un assemblage de Clairette, Roussane, Grenache Blanc et Viognier.
Vous aimerez : La douceur du nez, sur les arômes de pêche et d’abricot. Sa vivacité, mais surtout sa rondeur, presque caressante. Une finale fraîche et saline très appréciable également.
Prix : 7 euros
Le Rouge - 2018 : Grenache, Syrah et Carignan. Les vignes ont une moyenne d’âge de 50 ans. On peut donc dire que l’on est sur des vieilles vignes.
Vous aimerez : Son nez, sur la cerise et le cassis. Ses arômes de réglisse et de garrigues. Même élégance que sur le blanc, avec une belle rondeur et de la générosité. De la fraîcheur évidemment, et des tanins enveloppants. Un vin droit et intense.
Prix : 8,50 euros
Carmélisa ? Non ce n’était pas le prénom de la dernière femme de César, mais simplement la contraction du prénom de son épouse ( Carminati) et de ses 2 filles (Elisa et Carla)
Mais assurément, ce nom fait partit de l’histoire de Laudun.
Maison Sinnae - Laudun-L'Ardoise
La Maison Sinnae a officiellement 1 an, mais en réalité, son histoire a bientôt 1 siècle
Cela commence en 1925, avec la création de la cave coopérative de Laudun, puis celle du village voisin, Chusclan en 1935. Les deux caves fusionnèrent en 2008 pour s’appeler « Laudun Chusclan Vignerons ».
Très vite, l’ambition des vignerons, sera d’installer un véritable esprit de collaboration, afin de faire vivre leur histoire, leur savoir-faire et imposer une exigence de qualité.
Création d’une filière bio, Certification en HVE 3 (haute valeur environnemental), agrandissement et modernisation du chai, leur permet de devenir, en 2017, la première entreprise viticole de la Vallée du Rhône à obtenir un label « Engagé RSE » au Niveau Exemplaire, qui récompense les entreprises dans leur démarche de développement et d’agriculture durable.
Ce n’est pas rien.
C’est pour symboliser cette aventure humaine, que les vignerons de Laudun et Chusclan fondèrent en 2019, « Sinnae » qui fut le nom de la première femme de César. Un symbole qui met en avant, à la fois, l’amour de leur histoire et celui de leur terroir.
Sous la présidence de Philippe Pellaton, Sinnae fédère aujourd’hui 180 vignerons qui travaillent avec l’esprit de n’en faire qu’un.
Particularité : Pour encourager les coopérateurs les plus impliqués, et ainsi mettre un visage sur leur savoir-faire, la maison Sinnae a développé 5 cuvées de coopérateurs, issu de leurs domaines, dont 3 en Laudun.
Les Cuvées
Avec environ 8 000 000 de bouteilles, la Maison Sinnae, est l’une des plus grosses caves coopératives de la Vallée du Rhône.
Elle produit des Côtes-du-Rhône, Côtes-du-Rhône Villages Laudun, mais aussi Chusclan, du Lirac et des IGP.
Cuvée Excellence - 2018 - Blanc
Cet assemblage de Grenache blanc, Clairette, Viognier et Roussanne, est élevé six mois en barrique de Chêne.
Vous aimerez : La finesse du nez, sur des notes de fleurs blanche et d’agrumes, des notes miellées.
La bouche est onctueuse mais avec cette tension fraiche, décidément typique d’un Laudun.
La finale est longue et soyeuse. Beaucoup d’élégance et de nuances. Un vin suave…
Prix : 9,80 euros
Domaine du Boulas - Maison Sinnae - 2018 - Rouge
Voici un exemple, des Domaines de coopérateurs mis en avant par Sinnae.
Le domaine, situé en contre bas du Camp César, est dans la famille de Guillaume Compagnon, depuis le 18ème siècle.
Sa famille a toujours été impliqué dans la Cave Coop de Laudun, puis Laudun-Chusclan. À son tour de reprendre le flambeau.
Dans cet assemblage de Grenache et de Syrah,
vous aimerez : Ses notes de Garrigues, d’olive et de zan. En bouche, le vin est bien tenu, rond, expressif.
Les tanins sont fins et nous emmènent vers une finale soyeuse.
Un vin droit, bien équilibré.
Prix : 10,50 euros
Domaine Saint-Antonin - David Givaudan - Cavillargues
David Givaudan, c’est en premier lieu le Domaine Givaudan.
C’est de l'association avec Bernard Perret, un autre vigneron, que sont nés les domaines de Saint-Antonin et le Domaine de Rabusas.
Répartis sur 150 hectares, ces 3 domaines produisent plusieurs appellations, comme des vins de pays du Gard, Du Pays D’Oc, des Côtes-du-Rhône Village Chusclan et bien sûr Laudun,
Une grande maison, mais pour David Givaudan, les attentions qu'il portent à son vignoble, passent avant toutes choses.
Celui dont la passion est née, en aidant son grand-père dans les vignes, a converti l’ensemble de ses domaines en HVE3.
Tout est vendangé et vinifié par parcelle, afin de tirer l'essence du terroir.
Mais le domaine Givaudan, c’est aussi plusieurs générations qui travaillent ensemble, car l’esprit de famille est prégnant chez les Givaudan. David rend même hommage à ses filles (Cuvée Léa et Ines) et ses nièces (Cuvées Elise et Clémence) en donnant leurs prénoms à certaine de ses cuvées… Il y a aussi la « Cuvée Manon » mais personne au domaine ne sait qui est cette Manon… Apparemment, l’homme qui n’aime pas être pris en photo (😜), affectionne les légendes au point d’avoir sorti une gamme de vins à l’effigie de la Bête du Gévaudan… Très bon vin au passage…
Domaine Saint-Antonin - Côtes-du-Rhône Villages - 2018 - Blanc
Le Domaine Saint-Antonin est un hommage au fils unique de Bernard Perret.
Ce sont 15 000 bouteilles qui sont produites pour ce Blanc.
C’est un assemblage de Grenache blanc 60%, Clairette 15%, Viognier 15% et Roussanne 10%.
Vous aimerez : Son nez charmeur et fin sur les fleurs blanches, les épices avec des touches de fruits exotiques, genre banane écrasé mais très léger.
En Bouche, la matière est épaisse, bien ronde avec une fine acidité saline, teintée d’agrumes. Un joli vin, très convivial avec une finale persistante et soyeuse.
Prix : 6,50 euros
Maison Brotte - Châteauneuf-du-Pape
Mais que fait une maison « Castel-Papales » dans un article pour l’appellation Laudun ?
Et bien parce que la Maison Brotte détient 22 ha dans l’aire d’appellation Laudun. Cherchant un terroir où la fraîcheur s’exprime, c’est au pied du Chateau de Bord qu’elle produit du Laudun, depuis presque 30 ans.
Fondé en 1931 par Charles Brotte, la maison est connue aussi pour sa célèbre « Fiolle du Pape ». Une bouteille déformée, pour symboliser les vignes tordues par le mistral.
Son musée du vin, également crée en 1972 et totalement rénové en 2014, met en avant les spécifités de la maison et de la Vallée du Rhône.
Mais là, où la maison Brotte investie une grande partie de son énergie, c’est sur la qualité de leurs vins. Cela passe évidemment par la conduite des vignobles.
Certifié Terra Vitis et HVE3 (il faudra vraiment que je fasse un article sur ces labels, un de ces quatres), la conversion bio est en cours sur leur vignoble Châteauneuvois.
Concrètement, cela passe par plus de prévention pour les vignes, l’absence d’herbicide et un apport d’engrais, uniquement, organique.
C’est sous la conduite de Laurent Brotte, que cette maison investit dans cette approche écologique.
Mais elle le doit aussi à son directeur des vignobles et des vinifications, Cyril Tisopulot.
Cet œnologue, écolo convaincu, nourrit au quotidien cette philosophie respectueuse du vivant.
Et je trouve, à titre personnel, toujours rassurant, qu'une maison viticole, qui produit environ deux millions et demi de bouteilles par an, puisse confier la direction de leur vignoble, à une personne ayant une véritable réflexion autour de ce sujet...
Chateau de Bord - Côtes-du-Rhône Villages Laudun - 2017 - Rouge
Toutes appellations confondues, les vignobles s’étendent sur 83 hectares. En plus de Laudun et Châteauneuf, la maison Brotte produit également du Cairanne et des Côtes-du-Rhône
Pour le Laudun, il existe aussi en blanc, mais c’est le rouge que je vous présente :
Le Chateau de Bord est un assemblage de Grenache et de Syrah avec un élevage d'un an. Une partie en foudre et l’autre en fût.
Vous aimerez : Son équilibre, entre fraîcheur et rondeur, sa belle tenue en bouche, sa générosité. Une aromatique intense, sur des arômes de fruits noirs, d’épices, de cacao et de sous-bois. Un vin souple, avec des tanins fins et structurants, pour une finale longue et soyeuse.
Prix : 11 euros
Et voilà, c'est fini ! A bientôt pour un autre village.
Si vous lisez ce message, c'est que avez lu cet article jusqu'au bout... Bravo!
Alors, cliquez sur le petit coeur en bas à droite 😉.
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