C’est du côté de Cairanne que j’ai pu rencontrer Bruno Boisson. Un moment d’une grande richesse ! Je vous raconte.
Mais avant…
Bruno est la 6e génération de vignerons, mais aussi de paysans, car dans toutes les lignées de ceux qui travaillent la terre, on est, tour à tour, fermiers, arboriculteurs, viticulteurs et enfin vignerons… Le visage des terroirs a été façonné avec passion, mais aussi par nécessité, par de nombreuses familles. Bruno Boisson se considère comme le fruit « d’une région, d’une histoire, d’une culture et d’un marché », avec cette conscience que l’Homme fait partie intégrante de ce terroir, de la charge qui lui incombe d’en prendre soin et de lui donner la parole.
Passionné de viticulture, le père de Bruno lui a transmis la notion essentielle de ce métier.
Tout se joue dans le vignoble, car une fois que le raisin est coupé, les dés sont jetés.
En ce qui concerne le vin, c’est à l’extérieur que Bruno sera éveillé et notamment par François Alary (il y a pire). Il lui fait découvrir les vins de grands domaines, comme ceux de Beaucastel, Château Simone ou encore Dagueneau.
Ce sera une introduction à l’émotion, que peut procurer le vin, car au fil du temps, il n'y aura pour Bruno, pas d’autre but.
« Pour se nourrir, on a besoin de pain, de légumes, mais pas de vin », alors ce dernier doit être le Graal, celui qui vous met une claque.
In Vino Veritas
Bruno Boisson ne fait pas du vin pour faire du vin, il a une vision, un but, celui de vouloir redonner les émotions qu’il a pu recevoir.
Pour arriver à cela, son travail est imprégné d’un sens, de quelques choses de plus grand… D’une notion qui, je dois le dire, peut nous faire disserter de longues heures, mais ce que l’on pourra en conclure, ne sera jamais aussi pertinent que le silence qui en découlera… Cette notion, c’est celle du « Grand Vin ».
C’est avec cette question que Bruno Boisson avance… C’est pour celle-ci qu’il prend son bâton de pèlerin et en arpente les contours.
Il n’est évidemment pas seul dans cette quête, il peut compter sur son envie, mais aussi son histoire, sa culture et son terroir. Cette recherche s’inscrit également dans une époque, où le style des vins évolue vers la finesse et la subtilité… Car, hors de question pour lui, de se prendre « pour Picasso à l’air du Cubisme ! ».
C’est avant tout, quelque chose de personnel, voir d’intime. Il en parle avec passion, teintée d’une légère nervosité face à ce mystère… Il cherche à comprendre, émet des doutes, puis reprend le chemin qu’il sait être, celui d’une vie…
J’ai pu apprécier un vigneron bien ancré, humble et surtout aimant la vie, le partage et les copains !
Il souhaite juste « un jour gouter l’excellence », et pouvoir faire ressentir aux autres, ce que les vignerons qu’il admire, on pu lui faire vivre à travers leurs vins.
In Bruno Veritas
Cet échange sur la question fut passionnant ! Loin de moi l’idée d’y répondre, après tout, je ne fais que consommer. Je me contente de "vivre le vin venu"… Mais quand vous êtes celui qui le fait (en cherchant le grand vin) , qui éprouve toute une saison durant, avec les incertitudes que l’on connait… j’imagine qu’au moment de verser le vin dans le verre… Vous devez être un peu nerveux… Si le but de tout cela est de vouloir créer une émotion, le chemin à parcourir, en est pavées à chaque étape… À se demander si cette quête n’est pas plus importante que le but... que la perspective qu’elle soit sans fin, ne soit pas plus réjouissante que de trouver la réponse…
Je ne sais pas s’il y a une recette pour faire du grand vin mais je pense que l’on est pas loin de la bonne, pour faire un grand vigneron…
Les vins
Même si cette discussion autour de la notion de grand vin a été passionnante, je dois bien le confesser, j’ai ressenti un léger malaise au moment de la dégustation…. Quand vous avez un vigneron qui vous parle de l’émotion que peut procurer un vin, quand il se livre sur l’objectif d’une vie et qui vous sert son vin… j’avoue avoir ressenti une certaine pression… 😅
Mais rassurez-vous, la dégustation c’est bien passée !
Donc ! Le domaine Boisson est situé à Cairanne. Il produit du vin sur 28 hectares et 4 appellations : Côtes-du-Rhône, Côtes-du-Rhône Villages, Massif d’Uchaux et Cairanne.
Je n’ai pas eu l’occasion de déguster tous les vins, mais j’ai eu la chance de découvrir la cuvée suivante :
"Les trois terroirs"- 2017 - Cairanne
Comme son nom l’indique ce vin représente les trois terroirs Cairannais du Domaine : Les Sables, les Coteaux et le Garrigues (pour en savoir plus)
Cépages : 50 % Grenache, 20 % Syrah, 20 % Mourvèdre et 10% Carignan
Son nez est net et intense sur les fruits rouges et noirs mûrs, avec un léger côté herbacé, de foin coupé, de sous-bois, c'est poivré également et d'autres choses... Racé et gourmand à la fois. C'est complexe !
En bouche, c’est précis avec une rondeur bien maîtrisée et une tension fraîche. De la densité, des tanins structurants et toujours cette intensité aromatique contenue au centre de la bouche, qui reste parfaitement fidèle au nez.
La finale, est tout aussi expressive, persistante, puissante et relevée.
Une belle découverte pour ce vin dont le caractère s'accorde avec la précision.
Prix : 11 euros
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