Cyril Marès se destinait à l’agronomie. C’était décidé, choisi. C’était comme ça.
L’histoire de la famille Marès, avec le vin, avait pourtant plus de 200 ans. Que ce soit en Algérie, dans le haut médoc, ou bien dans le Languedoc. Là où un Marès s’établissait, un vignoble poussait.
Roger Marès, son père, posa ses vignes à Manduel (Gard) dans les années 60.
Cyril Marès, lui, voulait être agronome. De son père, il avait reçu l’amour de la terre, des bonnes choses… Certainement du vin aussi, mais pas assez pour ne pas vouloir devenir… agronome.
L’été 1992, il subit le même sort que la vendange.
La rentrée scolaire approchant, et l’été dans le sud étant propice à bien des choses, Roger embaucha son fils à la cave... De force ? Certainement pas par la menace, mais légèrement contraint, on le devine… Cyril Marès fit connaissance avec la cuisine interne, l’arrière-boutique, là où le raisin ne sera plus. Il apprit à le transformer, à découvrir une certaine ambiance…
Un art qui correspondra parfaitement à son ambition d’exigence, de précision.
À la rentrée, il ne sera pas agronome… Il poursuit malgré tout, ses études de viticulture, d’œnologie et aussi plusieurs voyages pour se former au vin. Chili, USA, Château Margaux… En 1996, il revient au domaine et s’emploie à aménager « sa cuisine ». Il modernise le chai et étand le vignoble, de 15 à 45 hectares en l’espace de 20 ans.
Un vignoble et un terroir qu’il apprivoise, et dont il découvre l’immense richesse.
À l’occasion d’une rencontre avec Georges Truc, célèbre « Oenogéologue », ce dernier fut lui-même ému par ce terroir, fait de vieux alluvions et de galets issus du Rhône.
Autant dire, que tout était réuni pour faire du bon vin.
Mais c’est bien à la cave et avec ses fûts de chênes que Cyril peaufine et fabrique ses secrets, et surtout son exigence.
Dans chaque cuvée règne un état d’esprit et il se doit de donner son maximum.
Si la qualité ne peut pas être au rendez-vous, il préfère ne pas mettre certaines cuvées en bouteilles ou du moins, en quantités limitées. Heureusement pour lui, et pour nous, cela n’arrive pas souvent, mais la démarche est à saluer.
Pour cet article, je n’ai passé qu’un peu moins de deux heures avec lui. Je dis cela, car au moment d’écrire ces lignes, je sens bien que c’était trop court pour appréhender Cyril Marès. Un air tranquille, mais le pas pressé, un regard assez tendre, mais acéré, quand il parle de son métier. Souriant, mais sérieux quand on lui parle de ses vins. Il parle volontiers de lui, mais je n’en saurais pas plus… Du mystère en sommes…
Cyril Marès produit des vins, pour que l’on prenne du plaisir, mais aussi pour récompenser les plus patients. Les vins du Mas sont des vin de gardes, complexes et précis.
Le prix des vins est pour moi anecdotique… Le prix que vous payez réellement, est celui de devoir, attendre et apprécier, des cuvées qui révèlent tout leur potentiel, parfois au bout de 10 ans.
J’ai peut-être, là, ma réponse…
En tout cas, c’était une rencontre attendue pour ma part, les vins du Mas des Bressades font partie des raisons pour lesquelles je me passionne pour le vin, car la dégustation commence déjà avec l’idée d’ouvrir une de ses bouteilles.
Cyril Marès, m’a fait le plaisir de me faire découvrir une cuvée 100% Syrah de 1992, la fameuse année de son premier millésime.
Ben, c’était bon…
Les vins
« Les Bressades » vient du patois provençal qui veut dire « Bercer », en référence au célèbre Mistral.
Le Domaine a entamé sa conversion bio en 2017 et le premier vin bio verra le jour sur le millésime 2020.
Il produit du vin en 3 couleurs, sur l’appellation Costières de Nîmes, mais aussi en Igp du Gard.
La volonté de Cyril Marès est de pouvoir proposer des vins abordables. C’est pour moi, bien plus que cela, car je trouve le rapport qualité/prix excellent.
Chaque cuvée a sa personnalité, son identité. Les élevages sont travaillés, que ce soit en barriques d’âges différents ou parfois en amphores (Excellence Blanc). Les rendements sont maîtrisés et ils ont tous un potentiel de garde assez remarquable.
Les blancs sont à 8 euros et les rouges à 12 euros.
Seule la grande cuvée « Quintessence » est à 19 euros.
Pour un vin avec un rendement de 20hl à l’hectare, un élevage d’un an en barrique et véritablement prêt à boire entre 3 et 5 ans, personnellement… je trouve cela, plus que raisonnable, sans compter le rendu finale qui est juste magique...
« Les vignes de mon père » - Igp Pays du Gard - 2018
Celui-là, c’est mon coup de cœur !
Il est composé de 70% de Cabernet sauvignon et 30% de Syrah.
Le Cabernet a été planté dans les années 70 par Roger Marès et c’est d’ailleurs le premier vin du domaine.
Il est élevé 1 an en barrique.
Ambiance :
Le nez est complexe, puissant et structuré, sur le cassis, la cerise et le poivron vert (typique du cabernet). Des notes de poivre aussi, de tabac et des touches légères de muscade.
En bouche, la matière est bien tenue. C'est rond, agréablement profond, l'aromatique est cohérente et les tanins sont en nombres, mais fins... Il y a un léger grain. Un beau contraste entre puissance/structure et élégance.
La finale est persistante sur les fruits, structurée et généreuse.
Indéniablement un grand vin (pour moi) ! C’est profond, complexe et à déguster lentement.
C'est avant tout un vin de garde, alors, soit vous le carafez au moins 1 h avant, soit vous l'oubliez encore 1 an ou 2.
Prix : 12 euros sur la boutique en ligne.
Voilà, j’espère que je vous aurai donné envie de découvrir ce domaine.
Et comme c’est le premier article de l’année 2021 et bien… Je vous souhaite une bonne année !
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