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Nicolas Bria

En passant par là... N°3

Parce qu'ils m’ont réservé un bel accueil, qu’ils ou elles ont pris de leur temps, que leurs vins étaient bons, voici un petit tour des domaines dont j’ai croisé la route, et qui j’espère croiseront la vôtre.

Ils m'on raconté des choses et voilà ce que je peux vous en dire...


Paul Fumoso - Domaine Gour de Chaulé - Gigondas

Paul Fumoso signe son premier millésime en 2018 à l’âge de 23 ans.

Paul Fumoso - Domaine Gour de Chaulé

Pourtant quelques années plus tôt, il fit des constats… « Je ne comprenais pas le vin » et « j’ai désteté l’ecole de commerce ». Ce qui ne l’empêchera pas de partir au Viêt Nam pour vendre du vin… Mais c’est chez un caviste Québécois qu’il éveille son palais. Il se passionne, cela devient une évidence… Il retourne au domaine pour apprendre à faire son vin, aux côtés de sa mère, Stéphanie Fumoso, et ce, « de manière intuitive ». Ce qui ne l’empêche pas de trouver sa voie (encore) à l’extérieur. Il se forme avec les rencontres, avec d’autres vignerons, les écoutes, pose mille questions, applique les conseils et avance comme cela.


Si aujourd’hui, Paul sait ce qu’il aime faire, « je ne sais pas encore où je vais », dit-il. Sa voie est certainement bordée de passion et de curiosité, c’est certain. Ce qui n’a, en revanche, pas changé, c’est son goût pour le commerce. Pas réconcilié… Il veut garder « un coté humain » et aime choisir les lieux qui sauront parler de ses vins. Un vigneron qui aime l’authentique et qui garde en tête qu’il « ne fait que du vin ».


Claire Reynes - Domaine Les Cadinières - Côtes-du-Rhône

Claire Reynes - Domaines des Cadinières

Voici ce que l’on appelle un Domaine de niche.

Loin des crus « seulement » en Côtes-du-Rhone, Claire Reynes est la Vigneronne du Domaine des Cadinières. 13 hectares, non loin, du Pont-du-Gard, qu’elle vinifie seule depuis 2005. Cette ancienne prof de sport se retrouve à la tête du domaine, suite au décès de son papa.


Poursuivre ou vendre ? « Le domaine était là », alors elle se retrousse les manches et fait le taf, comme on dit ! Mais ne croyez qu’elle partit à l’aveugle, non, elle avait une idée bien précise sur les vins qu’elle voulait faire. Son style ? Claire vinifie par parcelle, mais réalise ses assemblages lors de la vendange. Elle cherche un équilibre entre les maturités de chaque cépage. Résultat, « Je ne souhaitais pas faire tous les ans le même vin, chaque année, mes cuvées sont différentes, elles représentent le millésime et le terroir ». Avec une petite nuance, il y a tout de même un style Claire Reynes : Des matières fines, travaillées, avec un équilibre fraîcheur / puissance, assez précieux pour des Côtes-du-Rhône. On y retrouve une aromatique, assez racée, épicée et propre à ses terroirs. Un style payant qui attire de plus en plus les sommeliers, et même le premier ministère de France, Matignon. (Il parait que l’on n'a pas le droit de le dire, mais bon, vous ne dites pas que je vous l’ai dit…). Elle ne s’en vante pas, elle cherche juste à faire vivre tout son travail à travers ses vins.



Max Thomas - Vignoble Lucien Tramier - Plan de Dieu, Cairanne

Max Thomas - Vignobles Lucien Tramier

C’est Lucien Tramier, en 1912, qui planta les premières vignes et son fils Raymond qui créa sa cave en 1952.

Il eut la bonne idée de vendre son vin en vrac, quand bon nombre de vignerons apportaient leurs raisins à la cave Coop.

Lors de la grande crise des Côtes-du-Rhône, en 2003, Max fit son entrée au domaine, lui, le gendre de Raymond. Le vrac n’étant plus valorisé, il mit en place la vente de bouteilles.

Un grand saut dans l’inconnu pour cet ancien assureur. Il fallait sauver le domaine et impulser un nouveau souffle, mais pas seulement… Max a la discrétion et la timidité des gens qui savent voir loin. Ceux qui savent que rien de durable ne se fait sans le temps, et dont la patience est leur meilleure arme.


Sous le regard d’une « grande » personnalité, tel que Raymond, la patience, n’est pas un vain mot…

Il a fallu mettre en place une agriculture vertueuse, se débarrasser d’une « vision pharmacienne » de la viticulture, puis restructurer les vignes. En gros tout changer, petite touche par petite touche… et ça dure depuis 19 ans…


Il bâtit également une gamme de vins, à l’image de ceux qu’il aime : "facile à boire et gourmand".

C’est effectivement ce qui ressort de la dégustation, avec des vins qui gardent leur identité en fonction des appellations. Et ça, c’est plutôt bien.


Il y a de l’aisance, mais il ne tombe pas dans la facilité du « glouglou ». En termes de prix, c’est là où le domaine fait fort. Vous ne trouverez pas un vin au-dessus de 12 euros. Et vu la qualité du travail, c’est plutôt le bon plan.


Voilà donc trois Domaines où vous serez bien reçu !

Pour les vins, je vous laisse le soin de les découvrir... Mais si j'en parle, normalement, ça doit être bon...



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